« Les enjeux autour de la mobilité » – 15 décembre 2022
Ingénieur de formation et auteur du livre Mobilités : changer de modèle, aux éditions Publishroom (2022), Jean Coldefy est expert et conseiller sur les questions de mobilité. Il a entre autres encadré le service mobilité urbaine de la Métropole de Lyon durant 6 ans, après avoir été consultant senior sur la mobilité numérique, les infrastructures de transport et l’innovation.
Lui a également échu la responsabilité d’un mandat d’élu local.
Jean Coldefy nous a fait le plaisir de partager, le temps d’un café métropolitain organisé par le think tank Nouvelles Rives, sa vision sur les enjeux autour de la mobilité décarbonée et équitable, rapportés concrètement au territoire de la métropole lyonnaise.
Le siècle passé a vu la France se désindustrialiser et parallèlement se développer l’étalement urbain autour des métropoles toujours plus attractives en termes d’emploi tertiaires majoritairement.
Lyon n’a pas échappé à cette règle : ainsi, ce sont chaque jour environ 220 000 actifs qui se rendent dans la métropole lyonnaise pour y travailler, quand on sait qu’il n’y a que 35 000 places disponibles dans le TER…
Ce double mouvement, de l’emploi vers le centre, et de l’habitat vers la périphérie, pose désormais un tout autre problème qui est celui de l’offre de déplacement.
Certaines métropoles d’autres pays européens, comme Oslo, ont connu un développement très différent, avec l’urbanisation organisée autour des réseaux de transports en commun, alors qu’en France, les transports en commun « courent derrière » et tentent d’irriguer les territoires urbanisés.
Le fort développement des transports dans les centres urbains ne résout pas à lui seul la pollution ; ce sont les personnes venant de la périphérie et des 1ères couronnes qui font plusieurs dizaines de km et ne trouvent pas de solution décarbonée pour se déplacer qui posent le vrai dilemme.
Jean Coldefy expose plusieurs propositions concrètes qui se veulent être plus efficaces (t de CO2 évité), équitables socialement parlant, et efficientes (€/t de CO2 évité), pour permettre à chacun de bénéficier d’un moyen de déplacement décarboné.
Les solutions présentées adressent les thèmes de la gouvernance, de la gestion des infrastructures, du financement des transports, mais aussi l’offre de services alternatifs au train, modèle peu performant à ses yeux qui mériterait une mise en concurrence : Au final, une petite révolution à l’échelle d’un territoire qui n’est plus celui de la commune ou de la métropole, mais celui de l’aire urbaine lyonnaise, qui se révèle être la plus pertinente pour permettre une vraie bascule vers la mobilité décarbonée.